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Entrepreneur et charges : Quel salaire se verser ?
Création et financementDernière mise à jour le · 6 min
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Il n’est pas toujours évident de déterminer la juste rémunération que l’on va réussir à se verser. En effet, le salaire de l’entrepreneur dépend de plusieurs facteurs : l’activité de l’entreprise, le montant des charges fixes/variables (régime d’imposition) et, évidemment, des bénéfices réalisés.
Alors comment un entrepreneur doit-il déterminer sa rémunération ?
1- Rémunération, ce qu’il faut savoir
PATRIMOINE : En entreprise individuelle, le patrimoine professionnel du gérant est séparé de son patrimoine personnel. Votre domicile, les emprunts réalisés pour votre voiture ou pour des travaux, ne sont pas pris en compte dans le patrimoine professionnel. Dans ces conditions, en cas de faillite de l’entreprise, ils ne pourront pas être saisis. Tout ce qui est acquis avec la société compose votre patrimoine professionnel : fonds de commerce, machines, outillage, meubles, fonds de caisse…
EURL et SARL : Pour les entreprises soumises à l'impôt sur le revenu et les Entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée et des Sociétés à responsabilité limitée, il n’est pas nécessaire de réaliser un bulletin de salaire si l'entrepreneur en est le gérant. Le gérant est considéré comme un travailleur non salarié, rattaché au régime des indépendants ; il ne se verse pas de « salaire » mais une « rémunération ». En effet, il s’agit simplement d’un transfert de fond du compte professionnel au compte personnel. Cette rémunération ne sera pas fixée par un contrat et pourra varier d’un mois à l’autre.
SAS et SASU : En revanche, dans le cas des sociétés par action simplifiée et des sociétés par actions simplifiée unipersonnelle, soumises à l’impôt sur les sociétés, le chef d'entreprise est considéré comme un dirigeant assimilé salarié, en tant que président. Il est donc nécessaire de réaliser une fiche de paie pour lui verser tout salaire. Il est rattaché au régime social des salariés.
2- Combien se verser en tant que chef d’entreprise ?
Pour déterminer au mieux le salaire qu’un entrepreneur ou auto-entrepreneur peut se verser, il faut prendre en compte plusieurs facteurs. Il faut d’abord correctement considérer l’évolution de votre activité professionnelle, son statut juridique et son régime fiscal, c’est-à-dire les charges sociales et patronales qui l’entourent. Le but d'une entreprise est de persister dans la durée. Anticiper est alors la meilleure chose à faire lorsqu’on pense les finances de sa future société.
2-1 Penser aux charges sociales !
L'une des premières charges extérieures, souvent oubliée et qu'il convient d’anticiper, est le paiement des cotisations sociales. Souvent critiquées, les charges participent à votre protection sociale (assurance-chômage, retraites, maladie…) et permettent de soutenir l’emploi sur l’ensemble du territoire français. Les cotisations sociales représentent presque la moitié des bénéfices de l’entreprise, sauf dispositifs spécifiques mis en place pendant les premiers trimestres. En effet, des systèmes d’exonération tels que l’ACRE, Aide aux créateurs et repreneurs d’entreprise, vous permettent de bénéficier d’un taux de charge réduit pendant toute la première année de votre entreprise. Sans dispositif dédié, les charges représentent environ 45 % de la rémunération brute d’un responsable d’entreprise. Pour les auto-entrepreneurs, ce pourcentage est moins élevé : 21,2 %.
Le salaire maximum disponible est donc situé entre la moitié et les ¾ du bénéfice ou de la marge nette de l’entreprise. Il est conseillé aux gérants de se verser une rémunération régulière/mensuelle, même lorsque les finances de l’entreprise sont faibles, toujours en tenant compte des charges à payer à l’Urssaf. Ainsi, le suivi de la rémunération globale en fin d’année sera facilité.
"Sauf cas particulier, il est largement déconseillé de varier tous les mois le salaire de l'entrepreneur"
Mieux vaut alors tabler sur une rémunération raisonnable les premiers mois, et augmenter celle-ci au fur et à mesure de la croissance de l’entreprise. Cette rémunération doit être décidée lors de l’assemblée générale des associés dans le cas où il ne s’agit pas d’une entreprise individuelle. Dans les autres formes d’entreprise, il est préférable de déterminer une rémunération fixe et non variable, pour éviter les mauvaises surprises.
3- À partir de quand se rémunérer ?
Un entrepreneur individuel peut se verser un « salaire » dès qu’il le souhaite. Dès le premier mois, c’est possible, à partir du moment où la trésorerie de l’entreprise le permet.
3-1 La 1ère année : le juste salaire
On peut souvent lire sur les forums et sites d’informations qu’un entrepreneur individuel ne se verse pas de salaire la première année. Pourtant, tous les efforts produits par un créateur d’entreprise doivent être récompensés. Il est alors intéressant de veiller à la pérennité de l’entreprise et de mettre de l’argent de côté tout en se versant une rémunération, même plus faible qu’espéré. Ces provisions serviront pour les imprévus et bien sûr, pour payer les charges de l’entreprise.
Il est conseillé aux chefs d’entreprise et responsables en auto-entreprise de payer toutes ces charges chaque mois, en optant pour des versements mensuels. Les organismes laissent toujours le choix aux gérants : paiement au mois ou au trimestre. Ainsi, les cotisations sociales, l’assurance, le loyer, l’eau, l’électricité s’ajoutent les uns aux autres…Toutes ces formalités peuvent être complexes à gérer pendant la première année, surtout lorsque les dépenses arrivent toutes ensemble, après trois mois de fonctionnement.
Le chef d’entreprise doit également prévoir les autres dépenses moins fréquentes et anticiper leur arrivée : la Cotisation foncière des entreprises (CFE) et la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) en font souvent partie ! Prenez le temps de vous renseigner sur les pages dédiées à la fiscalité des entreprises.
3-2 Les années suivantes... Le salaire du chef d'entreprise
Une fois que l’entreprise est suffisamment développée, il est possible d’envisager le versement d’une rémunération plus conséquente pour l’entrepreneur. Vous connaissez le fonctionnement d’une entreprise, le nom de vos partenaires et clients, vos possibilités de développement… Dans la plupart des cas, cette étape de l’augmentation de la rémunération est possible lorsque l’entrepreneur parvient à accumuler l’équivalent de trois mois de chiffre d’affaires sur le compte bancaire de l’entreprise. Ce bas de laine permet de surmonter les imprévus financiers.
Après cela, il est possible de déterminer un « salaire » mensuel fixe à la hauteur de vos attentes. Il faut prendre en compte les bénéfices de l’entreprise. Une fois le salaire fixé, il est conseillé de ne pas le changer, même si l’entreprise évolue, au moins pendant les trois premières années.
4- Rémunération obligatoire dans certains cas
Dans certains cas, il est préférable que l’entrepreneur se verse un salaire.
C’est le cas lorsque l’entrepreneur n’a pas beaucoup cotisé pour la retraite antérieurement. En effet, pour valider des trimestres de retraite, l’entrepreneur doit se verser un salaire minimum de 1747,50 € (correspondant à 150 fois le SMIC horaire fixé à 11,65€ pour l’année de 2024). À titre comparatif, en 2023, ce salaire était fixé à 1690,50 €.
Dans un second cas, l’entrepreneur peut se verser un salaire dans le but de diminuer les charges fiscales. En effet, si la rémunération du gérant augmente, l’impôt sur les sociétés baisse et l’impôt sur le revenu augmente.
5- Nos conseils aux entrepreneurs
Il est important de faire un prévisionnel de l'entreprise et de le mettre régulièrement à jour. Chaque année, vous pourrez faire le point sur vos dépenses, vos cotisations, vos impôts, vos gains, de manière à ajuster votre rémunération et à mieux anticiper l’avenir.
C'est durant les premières années de l'entreprise qu'il est le plus délicat de déterminer le salaire à se verser. N’hésitez pas à faire appel à un Expert-Comptable pour vous aider dans toutes ces démarches, quelle que soit la forme de votre entreprise.
Article écrit par Clementine
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