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Dotation aux amortissements : définition et calcul

Comptabilité, social et juridique

Dernière mise à jour le · 7 min

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Vous vous demandez comment intégrer la perte de valeur de vos machines ou véhicules dans vos comptes ? Les dotations aux amortissements sont la réponse ! Découvrez tout ce que vous devez savoir sur ce concept grâce à ce guide.

Dotation aux amortissements : définition

La dotation aux amortissements correspond à la perte de valeur d'un actif au fil du temps en raison de son usage, de l'usure ou de son obsolescence. Lorsqu’une entreprise acquiert un bien durable, comme du matériel, des machines ou des véhicules, elle ne déduit pas son coût en une seule fois dans ses comptes. Au lieu de cela, elle répartit cette dépense sur plusieurs années, reflétant ainsi la durée d'utilisation estimée du bien. Ce processus comptable permet à l'entreprise de donner une image plus fidèle de ses performances financières en prenant en compte la dépréciation progressive de ses actifs.

En comptabilité, cette charge est enregistrée chaque année dans le compte de résultat et réduit la valeur nette comptable de l'actif dans le bilan, ce qui aide également l’entreprise à anticiper le renouvellement futur de ses équipements.

📋 Exemple : Imaginons qu'une entreprise achète un véhicule pour 15 000 € et estime qu’il sera utilisé pendant 3 ans. Au lieu de déduire directement cette somme de ses résultats, elle répartit l'amortissement sur 3 ans. Chaque année, elle inscrit donc une dotation aux amortissements de 5 000 € (15 000 € ÷ 3 ans) dans ses comptes. Cette charge annuelle de 5 000 € réduit progressivement la valeur comptable du véhicule. Ainsi, au bout de 3 ans, le véhicule est entièrement amorti, et sa valeur nette comptable est de 0 €.

Pourquoi faire une dotation aux amortissements ?

Les dotations aux amortissements permettent de prendre en compte la perte de valeur des actifs au fil du temps. En effet, les biens utilisés par l'entreprise, tels que les machines, les bâtiments ou les équipements informatiques, se dégradent ou deviennent obsolètes au cours de leur utilisation. En comptabilisant cette usure, les amortissements permettent de traduire fidèlement la réalité économique de l'entreprise et d'ajuster ses comptes pour refléter l'état de ses ressources.

Cette approche s’inscrit également dans le respect du principe de prudence comptable, qui consiste à anticiper et à enregistrer les pertes prévisibles. En intégrant la dépréciation des actifs dans les résultats annuels, l'entreprise présente une image financière plus réaliste et transparente, à la fois pour elle-même et pour ses partenaires financiers, tels que les investisseurs, les banques et les actionnaires. Cela favorise une comptabilité responsable et met en avant la capacité de l'entreprise à gérer ses ressources de manière proactive.

D'un point de vue fiscal, les amortissements offrent par ailleurs un avantage significatif. En déduisant les dotations aux amortissements de son bénéfice imposable, l'entreprise réduit sa charge fiscale, ce qui permet d'alléger la pression fiscale sur ses revenus. Cette optimisation fiscale est un atout pour l'entreprise, lui offrant des ressources supplémentaires pour investir, se développer ou améliorer sa compétitivité.

Comment calculer les dotations aux amortissements ?

Pour calculer les dotations aux amortissements, il est essentiel de choisir la méthode d'amortissement adaptée, car cela influencera la répartition de la charge dans le temps. Les deux approches les plus courantes sont la méthode linéaire et la méthode dégressive.

  • La méthode linéaire répartit le coût de l’actif de manière égale sur sa durée de vie utile. Cela signifie que chaque année, une même somme est déduite pour représenter la perte de valeur de l’actif. Pour la calculer, il suffit de diviser le coût d’acquisition de l’actif par sa durée de vie. Par exemple, pour un bien acheté 15.000 € avec une durée de vie estimée à 6 ans, la dotation annuelle sera de 2.500 € (soit 15.000 € / 6).

  • La méthode dégressive, quant à elle, permet de réduire plus rapidement la valeur de l’actif dans les premières années. Cela est utile pour les actifs qui se déprécient plus rapidement en début de vie. Ici, un taux, généralement supérieur au taux linéaire, est appliqué chaque année à la valeur résiduelle de l’actif. Par exemple, pour un actif de 15.000 € avec un taux de 30 %, la dotation sera de 4.500 € la première année (30 % de 15.000 €). La deuxième année, la base de calcul se réduit à 10.500 €, donnant une dotation de 3.150 € (30 % de 10.500 €).

Ensuite, ces dotations sont enregistrées en charges dans le compte de résultat, ce qui a pour effet de réduire le bénéfice imposable de l’entreprise. Il est également important de revoir régulièrement ces amortissements pour s’assurer qu’ils reflètent bien la réalité d’utilisation des actifs, et d’ajuster si nécessaire.

Comment comptabiliser les dotations aux amortissements ?

Pour comptabiliser les dotations aux amortissements, il est important de comprendre qu'elles représentent la dépréciation des actifs immobilisés au fil du temps, reflétant leur usure, leur obsolescence ou d'autres facteurs économiques. Ces dotations sont enregistrées en tant que charges dans le compte de résultat, impactant directement le bénéfice net de l'entreprise.

Méthodes d'enregistrement

La manière de comptabiliser les dotations varie selon la nature de l'immobilisation (corporelle ou incorporelle) et le type d'amortissement choisi :

  • Pour les immobilisations incorporelles (brevets, logiciels…) :

    • Débit : Compte 68111 "Dotations aux amortissements sur immobilisations incorporelles".

    • Crédit : Compte 280, subdivision adaptée à l'immobilisation concernée.

  • Pour les immobilisations corporelles (bâtiments, machines, véhicules…) :

    • Débit : Compte 68112 "Dotations aux amortissements sur immobilisations corporelles".

    • Crédit : Compte 281, subdivision adaptée à l'immobilisation concernée.

  • Amortissements dérogatoires (liés à des avantages fiscaux) :

    • Débit : Compte 68725 "Dotations aux amortissements dérogatoires".

    • Crédit : Compte 145 "Provisions réglementées – amortissements dérogatoires".

    • En cas de reprise de ces amortissements, l’écriture inverse est utilisée

Ces écritures peuvent être effectuées périodiquement, souvent en fin d'exercice ou mensuellement, parfois de manière automatisée via un logiciel de gestion comptable.

Au compte de résultat, ces dotations apparaissent comme des charges, réduisant le bénéfice imposable. Au bilan, elles diminuent la valeur comptable nette des immobilisations correspondantes.

💡 À savoir : Les dotations aux amortissements, bien qu'elles réduisent le bénéfice imposable, n’affectent pas la trésorerie directement. Elles permettent néanmoins de refléter une image fidèle de la situation financière et d'assurer une gestion proactive des actifs.

Où trouver les amortissements dans un bilan ?

Dans un bilan comptable, les amortissements apparaissent dans la rubrique des actifs immobilisés. Voici comment les identifier :

  • Actifs immobilisés (colonne brute) :

  • Amortissements (colonne cumulée) :

    • Les dotations cumulées aux amortissements sont enregistrées en diminution de la valeur brute des immobilisations. Cela se fait via les comptes de classe 28, qui permettent de présenter les actifs à leur valeur nette comptable (VNC).

  • Valeur nette comptable (VNC) :

    • La valeur nette des immobilisations est obtenue après déduction des amortissements et des éventuelles provisions pour dépréciation : 

VNC = Valeur brute - Amortissements cumulés - Provisions pour dépréciation (si applicables)

Cette valeur est celle présentée dans le bilan, sous l'actif.

Exemple dans un bilan :

Immobilisations

Brut (€)

Amortissements (€)

Net (€)

Immobilisations corporelles

50 000

20 000

30 000

Immobilisations incorporelles

10 000

3 000

7 000

Ainsi, les amortissements sont bien visibles dans la colonne dédiée ou dans les annexes détaillant les comptes de classe 28.

Si vous consultez le bilan via un logiciel, les amortissements peuvent être ventilés sous forme de tableaux complémentaires pour une analyse approfondie.

FAQ

Est-ce que l’amortissement est une charge ?

Oui, l’amortissement est une charge comptable. Il reflète la perte de valeur des actifs à long terme due à leur usage ou leur obsolescence. Bien qu’il réduise le bénéfice imposable, il n’entraîne pas de sortie de trésorerie.

Quelle différence entre amortissement et dotation aux amortissements ?

L'amortissement désigne la perte de valeur d'un bien due à l'usure ou à l'obsolescence, tandis que la dotation aux amortissements représente le montant de cette dépréciation, comptabilisé chaque année. L'un est le phénomène économique, l'autre sa traduction comptable.

Quelle est la différence entre les amortissements et les provisions ?

Les amortissements reflètent la perte de valeur des actifs durables liée à leur usage ou à l'obsolescence. Les provisions, en revanche, anticipent des charges ou pertes probables mais incertaines (risques, litiges). Les premiers concernent des actifs, les secondes des événements futurs.

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