Bilan prévisionnel : définition, objectifs, contenu, exemple

Dernière mise à jour le 6 février 2025 · 5 min

Un bilan prévisionnel est un outil essentiel pour toute entreprise cherchant à anticiper son avenir financier. Il offre une vision claire et structurée des actifs, passifs et capitaux propres à une date future, facilitant ainsi la planification, la gestion des risques et la prise de décision stratégique. Voici un aperçu de ses objectifs, des étapes pour le réaliser et des exemples concrets pour mieux comprendre son utilité.

Un bilan prévisionnel est un document financier qui anticipe l'état des actifs, passifs et capitaux propres d'une entreprise à une date future, généralement à la fin d'une période comptable à venir. Il s'agit d'un outil de planification qui permet d'estimer les ressources disponibles et les engagements futurs de l'entreprise, afin de préparer des décisions stratégiques et d'évaluer la viabilité financière des projets envisagés. Ce bilan aide à visualiser l'impact des prévisions de ventes, des dépenses, des investissements et des financements sur la santé financière de l'entreprise, permettant ainsi une meilleure gestion des risques et des opportunités.

Comme mentionné plus haut, le bilan prévisionnel est utile pour plusieurs raisons. Voici ses différents objectifs plus en détail.

1. Planification financière

Le bilan prévisionnel est crucial pour la planification financière de l'entreprise. Il permet d'anticiper les besoins en liquidités en prédisant les entrées et sorties de trésorerie. Cela aide à éviter les déficits financiers et à garantir que l'entreprise dispose des fonds nécessaires pour fonctionner efficacement. De plus, il sert de base pour établir des budgets réalistes et détaillés, facilitant ainsi le contrôle des dépenses et l'optimisation des ressources.

2. Gestion des risques

Un autre objectif important du bilan prévisionnel est la gestion des risques financiers. Il aide à identifier les potentiels problèmes tels que les manques de liquidités, les fluctuations des ventes ou les hausses imprévues des coûts. En anticipant ces risques, l'entreprise peut élaborer des stratégies pour les atténuer, comme la diversification des sources de revenus ou la négociation de lignes de crédit supplémentaires. Le suivi régulier des prévisions permet également de détecter rapidement les écarts entre les prévisions et les résultats réels, facilitant ainsi l'ajustement des stratégies.

3. Prise de décision stratégique

Le bilan prévisionnel guide également la prise de décision stratégique. En fournissant une vision claire des performances financières futures, il aide à déterminer les meilleurs moments et secteurs pour investir. Cela permet à l'entreprise de planifier à long terme, soutenant ainsi ses objectifs de croissance et de développement. Les dirigeants peuvent ainsi prendre des décisions éclairées basées sur des données financières solides.

4. Communication et transparence

La communication est un autre objectif clé du bilan prévisionnel. Il fournit des informations claires et précises aux investisseurs et aux prêteurs. Pour les investisseurs, il présente des données financières détaillées qui les rassurent sur la santé financière de l'entreprise et les incitent à investir. Pour les prêteurs, il démontre la capacité de l'entreprise à rembourser ses emprunts, facilitant ainsi l'obtention de financements. En interne, le bilan prévisionnel favorise la transparence, améliorant la compréhension des objectifs financiers et des contraintes budgétaires parmi les différents départements de l'entreprise, ce qui renforce la coordination et l'alignement des efforts.

5. Suivi et ajustement

Enfin, le bilan prévisionnel permet un suivi et un ajustement continus. En comparant les prévisions avec les résultats réels, l'entreprise peut évaluer sa performance et identifier les écarts. Cela lui permet de modifier ses plans et stratégies en fonction des écarts observés, garantissant ainsi que l'entreprise reste sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs financiers.

Pour faire un bilan prévisionnel, il est important de comprendre de quoi il est composé.

Le bilan prévisionnel est divisé en deux sections principales : l'actif et le passif.

L'actif regroupe tout ce que l'entreprise possède et qui a une valeur positive. Il comprend les éléments suivants :

• Créances : Les créances sont les montants dus à l'entreprise par ses clients ou autres débiteurs.

• Stocks : Les stocks représentent la valeur des marchandises ou matières premières détenues par l'entreprise.

• Immobilisations : Biens durables, qu'ils soient corporels (matériel, bâtiments) ou incorporels (brevets, licences).

• Disponibilités : Fonds disponibles en caisse ou en comptes bancaires.

Le passif, en revanche, représente ce que l'entreprise doit. Il inclut :

• Capitaux propres : Fonds apportés par les actionnaires ou les associés, ainsi que les bénéfices non distribués.

• Dettes : Obligations financières de l'entreprise envers les banques, fournisseurs, autorités fiscales et sociales.

• Comptes courants d'associés : Prêts accordés par les associés à l'entreprise.

• Découverts bancaires : Limites de crédit autorisées par les banques.

Voici un exemple fictif de bilan prévisionnel : 

Il existe deux inconvénients majeurs au bilan prévisionnel.

Le premier, c’est que le bilan consiste en une photographie du patrimoine de l’entreprise à un instant T, qui est la date de clôture de l’exercice comptable. Par conséquent, il ne donne qu’une vision très partielle de l’entreprise, notamment en ce qui concerne le besoin en fonds de roulement puisque le stock d’une entreprise dépend souvent de la saisonnalité.

Le deuxième, c’est que le bilan prévisionnel donne une vision comptable de l’entreprise basée sur le coût historique et non une vision financière basée sur la valeur de marché. Cela va indéniablement avoir un impact sur la comparaison qui peut être faite entre la valeur des fonds propres de l’entreprise et sa capitalisation boursière par exemple.

Sachez qu’il est généralement recommandé d’établir deux bilans prévisionnels. Le premier bilan doit respecter les attentes et les prévisions de la direction de l’entreprise tout en restant objectif, tandis que le deuxième doit être beaucoup plus pessimiste et représenter la situation financière dans le pire des cas. Ceci afin d’éviter toute mauvaise surprise.